Cod: 217852
Portrait d'un gentilhomme en armure - VENDU
Auteur : Gio Enrico Vaymer (Genova 1665 – 1738)
Époque : Début du XVIIIème siècle
« ... un excellent peintre de portraits » ainsi commence la biographie de Gio Enrico Vaymer dans les Vies des peintres, sculpteurs et architectes génois que Carlo Giuseppe Ratti a écrites en se basant sur les informations fournies directement par le fils du peintre : « Je me déclare débiteur de sa gentillesse pour les informations qu'il m'a aimablement rapportées; » [p.182]
Son premier maître fut son père Endryck Vaymer, sculpteur de Kiel, qui l'initia au dessin et qui ensuite le confia à un « peintre d'habileté médiocre nommé Schiena. Mais dès que l'enfant fut en état de connaître ce que Schiena voulait : il prit congé de lui et s'adressa à un Directeur plus expérimenté » [p.178]
Après la disparition prématurée de son père, Vaymer partit pour Rome et grâce à la présentation d'un Cardinal génois « fut bientôt pourvu d'un excellent Maître, qui fut le Gaulli. » [p.178]
Gaulli, remarquant le talent que son disciple avait pour les portraits, « lui suggéra de s'y appliquer plus qu'à d'autres. Le bon Jeune homme obéit et après quelques années retourna à Gênes si expert dans le transport sur toile de n'importe quelle physionomie ; qu'il était recherché par les principaux Personnages de la ville, afin qu'il les peigne ; et le nom d'Enrichetto [ainsi était-il communément appelé] devint si célèbre auprès des étrangers mêmes ; qu'il n'arrivait à Gênes aucun Sujet remarquable qui ne veuille se voir représenté par le pinceau de celui-ci. » [p.179]
La liste des commanditaires génois, Doges, Sénateurs, Patriciens est longue ; à Turin, il travailla d'abord pour le Roi Vittorio Amedeo en effigeant lui et toute la Famille Royale, puis pour son successeur Carlo Emanuelle et d'innombrables Personnages de la Cour pour n'en citer que quelques-uns.
En Ligurie, il est bien connu que nous avons la mer, le soleil et un climat doux même en hiver, ainsi après trois ans à Turin, Vaymer « invoquant comme motif la hâte de la famille, qui le rappelait instamment » demanda la permission de partir à Sa Majesté qui, souriant, répondit « Ce n'est pas la famille qui vous rappelle à Gênes ; mais plutôt le froid excessif qui vous chasse de Turin. En fait, Vaymer souffrait énormément du froid ; et avait l'habitude de dire que s'il était resté plus longtemps dans cette ville, il y serait resté engourdi et gelé. »[p. 180]
Notre tableau est un exemple typique de portrait d'apparat destiné à exalter le statut politique, social ou les gestes de la personne représentée. Le gentilhomme représenté est un jeune homme dont nous ne connaissons pas l'identité, il est placé de trois quarts, porte une cuirasse sur une robe de velours bleu et est enveloppé d'un manteau rouge qui ceint la figure et couvre l'épée que le personnage serre avec la main gauche. Le visage, encadré par une longue perruque « à la courtisane », a une expression indéchiffrable, un sourire narquois esquissé destiné à quelqu'un.
La haute qualité stylistique du tableau confirme l'autographie de Vaymer, pouvant être située entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle.
Dimensions : 100 x 77 cm
Art. 19818/C